Tout comme celui qui, dans un camp de concentration, a survécu mois après mois et s’est habitué, et enregistre froidement l’horreur qu’éprouvent les nouveaux arrivants. La perception qu’il en a est anesthésiée, comme celle qu’il a des morts et des meurtres quotidiens. Tous les textes des survivants témoignent de cette anesthésie, qui réduit les fonctions vitales, induit un comportement indifférent et sans scrupule, banalise le gaz et les fours. […] Les accusées me donnaient l’impression d’être encore prisonnières, et pour toujours, de cette anesthésie, d’y être comme pétrifiées.
Le Liseur (1996)
Citations de Bernhard Schlink
Bernhard Schlink