Parmi les libres monts trois ans elle grandit
À la pluie, au soleil. La Nature alors dit :

Parmi les libres monts trois ans elle grandit
À la pluie, au soleil. La Nature alors dit :
Ô belle fleur à peine éclose !
Cette enfant sera mienne et je l’adopterai,
Et je veux lui donner, modelée à son gré,
La noblesse dont je dispose.

Je veux être pour elle impulsion et loi,

Oui, je veux que vivant à toute heure avec moi,

Et vivant aux lieux où je règne,

Dans les cieux ou les monts, les champs ou les forêts,

Elle sente un Pouvoir au regard toujours près

Qui enflamme ou qui la contraigne.

Elle sera pareille au faon grisé d’air pur

Qui bondit dans les prés, ou pour boire l’azur

Vers le sommet des monts s’élance ;

Elle aura le parfum des fleurs qui s’exhale des bois,

Le doux parfum des fleurs sans pensée et sans voix,

Elle aura leur joyeux silence.
Les Ballades lyriques (1798)
Citations de William Wordsworth
William Wordsworth

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