– As-tu déjà entendu parler de la diérèse ?
– Ça me dit quelque chose, réponds Ronan innocemment.
C’est une chance parce que, sans la diérèse, il n’y a pas de poésie. On ne prononce pas audacieux comme tu l’as fait, mais audaci-eux. Quatre syllabes. Pas mendiant. Mais mendi-ant. Trois syllabes.
– Mais ça fait bizarre, ricana Ronan.
– Oui monsieur, c’est de la poésie ! s’enflamma Jeanson. C’est artificiel ! Si les gens veulent t’entendre parler comme dans la vie, ils ne vont pas au théâtre, ils restent chez eux. Maintenant, tu recommences et tu soignes ces diérèses.
– Quand Don Juan descendit…
– Non, Monsieur. Tu sors et tu nous refais une entrée. (…) L’alexandrin, c’est quatorze pieds, les douze du vers et les deux sur lesquels tu te tiens.
3 000 façons de dire je t’ aime (2013)
Citations de Marie-Aude Murail
Marie-Aude Murail