Quand on voyage, il semble que l’on préfère lire des récits de voyages. Dans un train qui m’éloignait de Grenade quand je venais de terminer mes études à la faculté, au début de l’été mille neuf cent soixante-seize, je lisais le récit du voyage à Venise que fait Proust dans Le Temps retrouvé. Deux étés plus tard, je suis arrivé pour la première fois à Venise, par une fin d’après-midi de septembre, et je me suis rappelé Proust et sa douloureuse propension au désenchantement quand il arrivait dans des lieux où il avait désiré très fort aller.
Séfarade (2005)
Citations de Antonio Muñoz Molina
Antonio Muñoz Molina