S’ il n’ y avait pas de courtisans, il n’ y aurait pas de rois.
Sans titre, par un homme noir, blanc de visage (1838)
Citations de Xavier Forneret
Xavier Forneret
S’ il n’ y avait pas de courtisans, il n’ y aurait pas de rois.
Sans titre, par un homme noir, blanc de visage (1838)
Citations de Xavier Forneret
Xavier Forneret
Une réponse à “S’il n’y avait pas de courtisans, il n’y aurait pas de rois. Forneret Xavier”
Poème d'amour
Il l'a tirée
De sa poche percée,
L'a mise sous ses yeux :
Et l'a bien regardée
En disant: « Malheureux ! »
Il l'a soufflée
De sa bouche humectée ;
Il avait presque peur
D'une horrible pensée
Qui vint le prendre au coeur.
Il l'a mouillée
D'une larme gelée
Qui fondit par hasard ;
Sa chambre était trouée
Encor plus qu'un bazar.
Il l'a frottée,
Ne l'a pas réchauffée,
A peine il la sentait ;
Car par le froid pincée
Elle se retirait.
Il l'a pesée
Comme on pèse une idée,
En l'appuyant sur l'air.
Puis il l'a mesurée
Avec du fil de fer.
Il l'a touchée
De sa lèvre ridée.
D'un frénétique effroi
Elle s'est écriée :
« Adieu, embrasse-moi ! »
Il l'a baissée
Et après l'a croisée
Sur l'horloge du corps,
Qui rendait, mal montée,
De mats et lourds accords.
Il l'a palpée
D'une main décidée
A la faire mourir.
– Oui, c'est une bouchée
Dont on peut se nourrir.
Il l'a pliée,
Il l'a cassée,
Il l'a placée,
Il l'a coupée,
Il l'a lavée,
Il l'a portée,
Il l'a grillée,
Il l'a mangée.
Xavier Fornere