C’est comme une anesthésie progressive: on pourrait se lover dans la torpeur du néant et voir passer Linhart Robert

C’est comme une anesthésie progressive: on pourrait se lover dans la torpeur du néant et voir passer les mois – les années peut-être, pourquoi pas? Avec toujours les mêmes échanges de mots, les gestes habituels, l’attente du casse-croûte du matin, puis l’attente de la cantine, puis l’attente du casse-croûte de l’après-midi, puis l’attente de cinq heures du soir. De compte à rebours en compte à rebours, la journée finit toujours par passer. Quand on a supporté le choc du début, le vrais péril est là. L’engourdissement. Oublier jusqu’aux raisons de sa propre présence ici. Se satisfaire de ce miracle : survivre. S’habituer. On s’habitue à tout, paraît-il.
L’Etabli (1978)
Citations de Robert Linhart
Robert Linhart

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